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Photo du rédacteurFlorise Vaubien

L'Eurovision, une vitrine militante pour les minorités sexuelles et de genre


Ce week-end, les finalistes du concours de l’Eurovision s'affrontent à Malmö en Suède. Une compétition devenue une caisse de résonance pour les communautés LGBTQIA+ et pour l’émancipation des femmes.
Par Florise Vaubien, mis en ligne le 09.05.2024

Depuis les années 1990, le concours de l'Eurovision (ESC) est devenu une vitrine militante pour la communauté LGBTQIA+ et pour l’émancipation des femmes. Le slogan de la compétition, "Unis dans la musique", fait écho à la devise même de l'Union européenne: "Unis dans la diversité". Une diversité d'artistes, de genres, d'identités sexuelles qui a façonné un programme musical populaire suivi par plus de 160 millions de téléspectateurs et téléspectatrices et diffusé dans 37 pays cette année.


Pour cette édition 2024, le rappeur bernois non-binaire Nemo concourt pour la Suisse avec sa chanson "The Code". Sacré "Meilleur talent" à l’âge de 17 ans, le prodige a déjà remporté quatre Swiss Music Awards. A cette 68e édition qui se déroule à Malmö en Suède, du 7 au 11 mai, le Biennois porte les couleurs d’une Suisse ouverte et progressiste. "Une chance immense, explique Nemo, pour construire des ponts entre les cultures et les générations."


Une compétition "arc-en-ciel"

Dès les années 1990, la communauté gay devient plus visible dans la compétition de l’Eurovision. La période coïncide avec les premières victoires pour les droits des personnes homosexuelles. Dès 1990, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) supprime l’homosexualité de la liste des maladies mentales et les premières législations pour l’union civile pour les couples homosexuels sont adoptées, notamment au Danemark (1989), en Norvège (1993) ou en Suède (1995). Davantage d’ouverture et de tolérance qui se retrouvent sur les planches du concours de l’Eurovision. 



En 1997, la compétition compte pour la première fois un candidat ouvertement homosexuel, l'Islandais Paul Oscar. Un an plus tard, la victoire de la candidate transsexuelle israélienne Dana International transforme l’Eurovision en une plateforme artistique de l’affirmation de l’identité LGBTQIA+. "Quand j’ai commencé à être connue, ceux qui étaient frustrés par leur statut ont eu plus confiance en eux: ils ont réussi à dire 'Je suis homo, et c’est comme ça'", explique l’artiste originaire de Tel-Aviv.


En 2002, la Slovénie envoie au concours un trio de drag-queens. En 2013, une scène fait même polémique lorsque la candidate finlandaise Krista Siegfrids embrasse une de ses choristes en live pour soutenir le mariage pour tous dans son pays. 


Cette controverse n'empêchera pas l’Eurovision d’inviter des artistes qui représentent une jeunesse anti-inégalités. La drag-queen à barbe Conchita Wurst remporte l’édition 2014 pour l’Autriche. Malgré les insultes homophobes ou les appels au boycott du concours, l’artiste célébrera sa victoire jusqu’à l’ONU où elle prône "un monde où nous n’avons plus besoin de parler des différences sexuelles, ethniques ou religieuses". 


Une vitrine féministe 

S’il a fallu plusieurs décennies pour que la communauté LGBTQIA+ devienne indissociable de l'événement musical, les femmes n’ont jamais manqué de visibilité depuis la création du concours en 1956. Toutefois, les femmes sont longtemps restées cantonnées à des styles traditionnels. Looks féminins ou chansons romantiques, elles représentaient l’archétype de la diva télégénique. 


Il faut attendre la fin des années 1990 pour voir les premières performances engagées qui cassent les codes. Les looks évoluent et les chanteuses proposent des performances plus personnelles, comme Marija Šerifović (Serbie) avec son titre "Molitva" en 2007 ou Nina Sublatti (Géorgie) en 2015 avec son titre "Warrior", un hommage à la force des femmes. 


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