L’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes au Royaume-Uni inquiète la communauté scientifique, qui met en garde contre l’impact du réchauffement climatique sur l’environnement.
Par Florise Vaubien, mis en ligne le 12.04.2022
Le dernier rapport du GIEC est sans appel pour l'Angleterre : le pays n’est ni “inadapté” ni “préparé” aux changements climatiques et devra faire face à des conditions météorologiques de plus en plus extrêmes dans les prochaines années. Réseaux électriques, communication, logement, agriculture... Autant de secteurs qui devront subir les conséquences de la hausse des températures, estimée à +1,5° aux alentours de 2035. A défaut de changements “radicaux”, “l'augmentation des crues et des fortes averses dans les zones urbaines est l'un des impacts les plus importants” attendus par les experts.
Des tempêtes de plus en plus fréquentes et violentes au Royaume-Uni
En février dernier, les pluies diluviennes déversées par la tempête Eunice ont rappelé aux
Britanniques l’urgence climatique. Au total, seize personnes ont perdu la vie, dont quatre au Royaume-Uni, où les vents ont atteint 196 km/h sur l’île de Wight. Plus de 1,4 million de foyers et entreprises ont été privés d’électricité. Un sans précédent, rappelle The Met Office, le service national de météorologie (Twitter). Quant aux dégâts, l'Association des assureurs (The Association of British Insurers) estime les pertes à plus de 360 millions de livres sterling, soit environ 430 millions d'euros.
Début décembre 2021, l’Angleterre était déjà balayée par de fortes précipitations lors du passage de la tempête Desmond. 341,4 mm de pluie étaient tombés à Honister Pass en 24 heures, et 405 mm à Thirlmere en seulement deux jours. Des records qui s’enchaînent au fil des années. En 2014, lors de violentes intempéries, les autorités avaient même rapporté, au large de Penzance, l’une des plus grandes vagues jamais enregistrées, d’une hauteur de... 21 mètres.
Changement climatique, vagues de chaleur : un futur peu réjouissant pour le pays
Mais d’où vient toute cette pluie ? L'augmentation des précipitations est due à “l'effet thermodynamique”, nous explique Richard Millar, responsable “Adaptation and Climate Science” au Climate Change Committee (le comité sur le changement climatique), un organisme créé en 2008, destiné à éclairer le gouvernement. “Une atmosphère plus chaude contient plus de vapeur d'eau”, et cette vapeur d'eau “s’échappe sous forme de précipitations (...) plus intenses”. En revanche, concernant l’intensification des vents, le lien de causalité avec le réchauffement climatique “est plus incertain”, même s’il est “clairement possible” que les tempêtes soient “plus intenses” à l’avenir pendant les hivers.
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